Astrid a tout quitté, tout vendu pour venir s’installer dans une maison qu’elle n’a même pas visitée au cœur les montagnes sauvages du Mercantour. Elle arrive là avec quelques cartons de son ancienne vie, dont un seul marqué d’une croix rouge renferme les souvenirs de son passé. « Astrid est une plaque de marbre et vit seule, elle aussi, une plaque où rien ni personne ne peut s’encastrer. ». Ici, le silence règne, le paysage est époustouflant, la maison inhabitée manque de chaleur, mais de la chaleur, Astrid n’en veut pas. Lorsque sa « moulinette mémorielle s’anime », Alice frissonne. « Elle est arrivée dans un pays immense. En bordure du monde. La maison est son abri. » Pour faire taire la douleur et se reconstruire à l’abri du monde, dans une région que son compagnon Kamal a tant aimée, Astrid a décidé de « Traverser les montagnes, et venir naître ici ».
Soraya a fui la Syrie avec sa famille. Elle a emprunté la route des Balkans, a été internée dans un camp sordide en Albanie duquel elle s’est échappée avec sa tante. Le chemin vers la liberté est long, semé d’embûches et de passeurs dangereux. La région du Mercantour et ses hautes montagnes est le dernier passage avant le début d’une nouvelle vie, car « Partout dans le monde, la montagne est un refuge. » Cela fait treize mois qu’elle a quitté son pays et marche, en dépit de la fatigue, des conditions météorologiques et d’un « intru » logé au creux de ses entrailles.
Ida, la soixantaine habite le hameau depuis toujours. Elle est céramiste, cultive son potager, possède une poterie. Elle vit seule, ne dépend de personne, elle connaît la montagne comme sa poche. Elle incarne la force tranquille, ne pose pas de questions, mais a toujours une main tendue.
« Traverser les montagnes, et venir naître ici » raconte la croisée des chemins et la rencontre de trois femmes, dont deux aux douleurs communes, qui n’avaient aucune chance de se rencontrer. Pourtant, c’est isolées du monde, au cœur des montagnes, qu’elles vont prendre soin les unes des autres.
L'avis du délirien: ⭐⭐⭐
J'ai aimé ce roman écrit d'une manière délicate. L'auteur évoque la solidarité, la maternité, le deuil, l’espoir, la littérature qui semble sauver le monde.
À travers sa plume, elle tisse un fil invisible qui relie les cœurs blessés, les ramenant peu à peu à la vie.
A propos de l'auteure:
Marie Pavlenko, née en 1974 est une romancière française, autrice d'ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse.Elle obtient son D.E.A. de lettres modernes à Paris 3 avant de passer par l'École supérieure de journalisme de Lille.
En 2000, installée à Paris après avoir vécu un an en Jordanie, elle est journaliste (presse écrite), puis se lance dans la fiction (scénarios télé, cinéma, BD) en 2009.
En 2011, les éditions Scrineo débutent la publication du "Livre de Saskia", une trilogie à destination des adolescents. Le roman "La Fille-sortilège" sort en 2013 aux éditions Le Pré aux Clercs et obtient le Prix Elbakin 2013 du meilleur roman fantasy Jeunesse français.
Elle a également écrit "Je suis ton soleil" en 2017, salué unanimement par la critique. Depuis, Marie Pavlenko se consacre entièrement à l'écriture de ses romans.
Elle est lauréate du prix Babelio Jeune adulte 2019 pour "Un si petit oiseau"
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