La lecture de Nicole.S: L'odyssée de Sven" de Nathaniel Ian Miller



Stockholm, 1916. le jeune Sven se morfond dans sa vie étriquée et son travail sans intérêt.
Même sa famille ne trouve aucune grâce à ses yeux, à l'exception d'une de ses sœurs.

 Laquelle, consciente que l'avenir ne sourira pas à son frère dans cette ville, lui glisse sous les yeux une offre d'emploi « exotique » : une entreprise minière recrute des hommes pour son site d'exploitation au Spitzberg (ou Svalbard), un archipel de l'océan Arctique où il fait nuit quatre mois par an.

 Qu'à cela ne tienne, Sven se lance dans l'aventure polaire et devient mineur. Sa nouvelle carrière prendra fin quelques mois plus tard, lorsqu'il sera gravement blessé dans l'effondrement d'une galerie. 

Méchamment défiguré, il n'imagine pas de rentrer à Stockholm, ni de rester sur place, à supporter les regards de dégoût ou de pitié des gens. Il décide alors de partir encore plus loin, vers le Grand Nord, dans un fjord isolé, où il deviendra trappeur, tant bien que mal. le choix d'une vie difficile, dans la solitude et le dénuement, dans une Nature aussi grandiose qu'hostile, où le moindre incident, la plus minime distraction peut se transformer en tragédie, où vous risquez une attaque d'ours polaire alors que vous admirez béatement une aurore boréale. 

Une vie de bout du monde, coupée de la civilisation plusieurs mois par an, où le scorbut et la dépression guettent.

Mais la vie de Sven ne sera pas aussi solitaire qu'on pourrait le croire : il y aura Tapio, le chasseur finlandais, McIntyre, le géologue écossais, et Eberhard, chien de traîneau peu sociable abandonné par son ancien maître. Il y aura aussi quelques visites inespérées, qui pourraient bien changer la donne.

L'avis du Délirien: ⭐⭐⭐

Ce très beau roman, bourré d'ironie, m'a touchée, parce qu'il parle de solitude, d'acceptation de soi, de poursuite d'idéal ou de rêve, même d'amour, mais surtout de liens d'amitié, la vraie, la profonde, l'authentique, celle qui résiste au temps et à la distance et vous raccroche à la vie. Et tout cela raconté d'une très belle plume, fluide et addictive, qui décrit à merveille les paysages grandioses et qui rend les personnages terriblement attachants.

A propos de l'auteur: 

Les espaces désolés et les immensités blanches des paysages arctiques fascinent Nathaniel Ian Miller. Cet écrivain est aussi éleveur de bétail dans le Vermont au nord-est des États-Unis, où la neige recouvre tout sept mois dans l’année. En 2012, il a participé au programme Arctic Circle et a passé plusieurs mois dans le cercle polaire à bord d’un bateau. Diplômé en creative writing et en biologie, attaché à s’imprégner du lieu où s’ancrent ses histoires, il a longtemps pratiqué le nature writing. Il garde ce cap avec L’Odyssée de Sven, un premier roman écrit au cours d’une résidence dans une cabane du Spitzberg ayant appartenue à un ermite au début du XXe siècle. L’expédition de Sven, entre conditions de vie extrêmes, solitude et trappage, est un hommage vibrant aux « paysages où l’on perd les traces du monde et où l’on trouve de vraies familles » 

Partager votre avis dans la section "Commentaires" juste en dessous.


Commentaires