La lecture de Christophe.B,Dany,Gisèle,: " Le pays ou l'on ne meurt jamais" de Ornela Vorpsi éditions Points....Peut-on être heureux ....ailleurs...

Cycle littérature des pays de l'Est

L'Albanie

Ce roman, en partie autobiographique, a pour cadre l’Albanie, autrement appelée le pays des aigles, vraisemblablement dans les années 60, en plein cœur du régime communiste et de la dictature mise en place par Enver Hodja. 

L’auteure, par une succession de tableaux et d’épisodes vécus par ses 3 héroïnes dans leur période d’adolescence nous entraine dans une société archaïque, dominée par les mâles, marquée par la répression et l’atteinte aux libertés, par des codes d’honneur moyenâgeux sur fond de vengeances et de règlements de compte. 

Les femmes sont les premières victimes, condamnées aux tâches obscures ou pour les plus belles d’entre elles, à la prostitution. 
Un récit édifiant dans un pays situé à 3 heures d’avion de la France, qui a vu se construire entre 1965 et 1987 pas moins de 170 000 bunkers pour se prémunir des attaques fantasmées du monde extérieur (et impérialiste). 

Un délire paranoïaque si l’on considère que cela représente en moyenne une fortification pour 10 habitants et 6 par km2 sur l’ensemble du territoire. C’est dans l’un de ces bunkers que l’auteure relate son expérience de service militaire obligatoire à l’âge de 14 ans, apprenant avec ses camarades à se servir de fusils chinois datant de la 1ère guerre mondiale pour défendre la mère patrie.
Au fil des pages on en apprend un peu plus sur la psychologie albanaise, mélange de fierté et d’arrogance (le mot humilité n’existe pas dans le vocabulaire albanais), de l’honneur qu’on lave dans le sang, où les hommes, s’il leur arrive de courber l’échine, ne se rendent jamais et refusent de mourir.
Ce livre est aussi le témoignage de celles et ceux qui fuient leur pays pour aller vers d’autres contrées jugées plus hospitalières, où l’on peut vivre tout simplement dans le respect et la liberté. 
Au premier rang desquels la Grèce et l’Italie, et plus globalement l’Europe. C’est aussi un certain désenchantement qui sonne comme une mise en garde et la fin du livre, qu’il faut lire jusqu’au bout, pose la question : peut-on être heureux…ailleurs ?

L'avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐

Ce livre vaut plus pour le témoignage que pour le style d'écriture à proprement parlé. 
Je recommande la lecture.

A propos de l'auteure:

Ornella Vorpsi est née à Tirana (Albanie) en 1968
C' est une romancière, photographe, peintre et vidéaste. 

Elle a étudié les beaux-arts à Tirana puis, à partir de 1991, à Milan.

Depuis 1997, elle réside à Paris.
C'est une écrivaine d'expression albanaise, italienne et française. Ses ouvrages sont traduits en une quinzaine de langues.

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