La lecture de Nicole.S: "Dévorer le ciel" de Paolo Giordano: ...que faisons nous de nos rêves?

Chaque été, Teresa 14 ans, passe ses vacances chez sa grand-mère à Speziale, dans les Pouilles.

Une nuit, elle voit par la fenêtre de sa chambre trois jeunes inconnus plonger dans la piscine de la villa. 

Ce sont « ceux de la ferme » d’à côté, Nicola, Bern et Tommaso. Ils vivent dans la ferme voisine, presque en autarcie, dans une illusion de liberté savamment gérée par Cesare, un genre de vieux hippie qu'aurait viré gourou/fou de Dieu et qui distille aphorismes et leçons de vie tout au long de chaque journée...

Mais à ce moment là, aucun de nos jeunes protagonistes ne s'en préoccupe: seules comptent la pureté d'une vie en communion des hommes avec la nature et la puissance de leurs corps et de leur désir.

Teresa se lie d’amitié avec eux et finit par tomber amoureuse du plus tourmenté des trois, Bern, qui est aussi le plus idéaliste.
 
"On peut se rendre fou en se demandant si l'on aime quelqu'un"

Vingt années durant, nous partageons les amours et les rivalités de ces quatre protagonistes, leurs désirs, leurs aspirations, leurs désillusions, à l’image de toute une génération, celle des années 90, prise entre le besoin de transgression et le désir d’appartenance, attachée à certaines valeurs du passé (celles de la terre surtout, la terre rouge des Pouilles sur laquelle poussent les oliviers centenaires), mais entièrement tendue vers l’avenir, avide de tout, y compris du ciel. 
Dévorer le ciel est d’abord un grand roman d’amour : l’amour fusionnel de Teresa et Bern, mais aussi l’amour de la vie, des idéaux, de la nature, tout ce qui pousse les personnages à croire et à lutter pour un monde meilleur.

L'avis du délirien: ⭐⭐⭐

Je peux  regretter quelques digressions, qui rendent le récit un peu long par moment.....

Dévorer le ciel, c'est une histoire d'amour(s) mais c'est aussi une fable écologiste qui pose les bases d'une réflexion en soi passionnante et probablement éternelle sur la nature de nos combats et leurs moyens d'action, sur leur place dans nos vies et les conséquences de nos engagements sur la vie de ceux qui nous sont proches.

Mais allez, c'est beau comme du Eros Ramazzotti et des pâtes "alla carbonara" sans crème un soir d'été sous les oliviers, ne soyons pas chagrins, et plutôt que dévorer, dégustons...

 A propos de l'auteur: 

Paolo Giordano, né en Italie en 1982, est un écrivain italien contemporain. Il vit à San Mauro Torinese dont il est originaire. Son père est gynécologue et sa mère enseignante d'anglais.

Diplômé au Lycée scientifique public "Gino Segré", à Turin, il présente une thèse en physique des interactions fondamentales à l'Université de Turin.

Auteur du roman "La Solitude des Nombres Premiers" en 2008, il remporte la même année le prix Campiello "première œuvre" et le prix Strega. 

A 26 ans, il devient le plus jeune auteur à avoir été couronné pour ce prix important de la littérature italienne.

En 2012, Mondadori publie son second roman,  traduit en français par Nathalie Bauer sous le titre "Le Corps humain".

En 2018, toujours chez Einaudi, Paolo Giordano publie traduit en français en 2019 sous le titre "Dévorer le Ciel", toujours au Seuil.


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