Cycle littérature Amérique du Sud
La Havane. Janvier 1960.
L'homme d'affaires Edelmiro Sargats quitte Cuba, inquiet de la révolution cubaine, avec sa femme et son fils Julian. "Ça n'est pas un exil mais un départ prolongé."
Destination la Floride.
Une déchirure pour Julian que l'on retrouve pourtant des années plus tard particulièrement bien intégré. Julian a poursuivi ses études à Harvard et est intégré dans la société nord américaine mais il revient à Miami pour y retrouver sa mère alcoolique et droguée, nostalgique de sa vie à Cuba.
La Havane semble loin, seulement au fond de lui Julian reste un immigré. "Je suis partagé entre deux langues, deux cerveaux, deux raisons."
Un exil permanent, entre nostalgie cubaine et rêve américain. Un sentiment exacerbé par sa rencontre au cours d'un meeting anti-castriste, de Emma Alvarez, fille d'un opposant à Castro, emprisonné à la Havane. Il l'épouse. Le destin des deux familles Sargats et Alvarez forme la trame de ce roman.
Cette anticastriste affirmée, militante et active, jette le désordre dans la vie de Julian.
L'exil de cette communauté cubaine à Miami pendant des dizaines d'années, jusqu'en 1995 perturbe leur esprit.
Il y a les victimes, les dupes, les chimériques et les traîtres qui se côtoient. Ils vivent moins d'espoir que d'illusions. Ils ne se guériront jamais de la Havane et de Cuba et leur vie est définitivement marquée par cet exil .
L'avis du délirien: ⭐⭐⭐
Comédie sentimentale, histoire d'un peuple, le fond est grave et la mélodie légère ; mélancolie et ironie sont les secrets de ce récit passionnant.
A propos de l'auteur:
Né à Cuba en 1930, exilé en France à la fin des années 60, Eduardo Manet est citoyen français depuis 1979.
En 1996 il a été distingué par le prix Interallié pour son œuvre, Rhapsodie cubaine. Eduardo Manet fait partie de ces personnages qui ont eu un rapport contrasté avec les Castro.
Il parle du caudillo cubain sans myopie, mais sans la haine que peuvent avoir les cubains de Floride. Eduardo Manet observe la bonne distance, cherche la parole juste, adopte le ton émouvant et son avis fait mouche.
Ami de jeunesse de Raul Castro, l’actuel Président de Cuba depuis le 24 février 2008, Eduardo Manet aura vécu l’effervescence des premières années de la révolution mais pliera bagage en 1968, mécontent de la tournure que prennent les évènements notamment en Tchécoslovaquie, mais aussi le régime des frères Castro.
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