La lecture de Nicole.S: " Or " de Auður Ava Ólafsdóttir: réparer les vivants....


 “Sais-tu que dans certains coins du monde, les cicatrices inspirent le respect ? Une grande et impressionnante cicatrice révèle une personne qui a regardé la bête sauvage les yeux dans les yeux, qui a affronté sa propre peur et a triomphé”

Sachant que Ör signifie en français, « cicatrice » (« blessures de la vie ») que nous réserve cette histoire ?

On trouve Jónas Ebeneser, épuisé, au bout du rouleau. Sa femme Güdrun ? Elle l’a quitté. Sa fille ? Partie.

« Je n'ai pas touché la chair nue d'une femme — pas délibérément en tout cas —, je n'en ai pas tenu une seule entre mes bras depuis huit ans et cinq mois, c'est-à-dire depuis que Guðrún et moi avons cessé de coucher ensemble, et il n'y a aucune femme dans ma vie, en dehors de ma mère, mon ex-femme et ma fille — les trois Guðrún. Ce ne sont pourtant pas les corps qui manquent dans ce monde et ils ont assurément le pouvoir de m'émouvoir de temps à autre en me rappelant que je suis un homme. »

Sa mère ? Dans une maison de retraite. Que fait alors Jónas ? Il décide de partir lui aussi pour un voyage dont il ne compte pas revenir car c’est dans un pays étranger, un pays en ruine, détruit par des années de guerre et qui vient à peine de rouvrir ses portes aux touristes. Il espère ainsi en finir avec cette vie qui ne lui donne que des problèmes (et plus). Il va vivre avec ses cicatrices.

L’auteure a mis une atmosphère où l’on trouve le tragique mais aussi de la fantaisie (pas facile avec un tel contexte). On suit donc Jonas qui utilise ses talents de bricoleur (il n’a pas oublié sa caisse à outils, ça peut toujours servir) : réparation de murs, de routes – pourquoi pas l’espoir et les cœurs ?

Jónas est attachant – on trouve des moments loufoques – on le suit dans ses pérégrinations – il se rend vite compte que ses propres blessures ne sont pas aussi importantes que celles des rescapés du conflit. Son journal intime le fait penser à sa propre vie et il s’intéresse plus aux autres.

Et ce voyage, comment va-t-il se terminer ? A découvrir.....

L'avis du Délirien: ⭐⭐⭐⭐

Auður Ava Olafsdóttir, a un style émouvant du fait de sa simplicité – son humour et son livre n’est absolument pas du genre à vous casser le moral. C’est tout son talent et de plus, elle insère des citations de grands écrivains.

J'aime cette auteure, son écriture simple, épurée se penche toujours de près vers l'humain. 

De plus ce livre fait tellement écho à la guerre actuelle en Ukraine, à ce pays complètement détruit. Ici on peut sentir l'espoir et la reconstruction viendra par les femmes !!!

A propos de l'auteure:

Auður Ava Ólafsdóttir est une écrivaine islandaise avec un nom à coucher dehors !!!!

Elle fait ses études en histoire de l'art à la Sorbonne à Paris et a longtemps été maître-assistante d’histoire de l’art à l’Université d’Islande.

Directrice du Musée de l'Université d'Islande, elle est très active dans la promotion de l'art. À ce titre, elle a donné de nombreuses conférences et organisé plusieurs expositions d'artistes.

"Rosa candida" est son troisième roman après "Le rouge vif de la rhubarbe"  et "L'Embellie"  qui a été couronné par le Prix de Littérature de la Ville de Reykjavík.

"Rosa candida" a reçu deux prix littéraires: le Prix culturel DV de littérature 2008 et le Prix littéraire des femmes. Il a également obtenu le Prix des libraires du Québec 2011.

Le Théâtre national islandais a produit sa première pièce de théâtre "Les enfants d'Adam" à l'automne 2011.

Elle reçoit en 2016 le Prix littéraire des jeunes Européens pour son roman "L'exception" et en 2019, le Prix Médicis étranger pour son roman "Miss Islande".

Audur Ava Ólafsdóttir vit à Reykjavík avec ses deux filles.


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