La lecture de Yves.C: "Argent brulé" de Ricardo Piglia: ça canarde dans tous les coins...

Cycle littérature Amérique du sud

ARGENTINE

Un souffle exceptionnel, captivant de bout en bout. 

S'inspirant de faits réels, Piglia nous offre un roman noir magistral, un vrai documentaire, remarquable à cause de sa construction narrative, et de son travail sur le langage. 

Après avoir fait de nombreuses recherches, il nous raconte l'histoire d'un braquage en suivant les événements dans un ordre chronologique, mais en variant le point de vue narratif : on est tantôt du côté des malfaiteurs ou des policiers, tantôt de simple témoins ou de journalistes, mais le plus souvent, le narrateur se place en observateur décrivant les événements en direct, ou avec le recul des années. 

Ici la violence est sans limites, dans un contexte politique étouffant, elle est au cœur de la psychologie des personnages, dans la pratique policière et la dictature de l'état.

L'avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐

C'est un récit intéressant, notamment parce qu'il est tiré d'un fait divers. L'auteur reste très factuel, à tel point qu'on est en droit de se demander s'il ne s'agit pas d’un rapport de police. L'écriture de Ricardo Piglia, c'est comme lire la chronique judiciaire dans le canard local mais avec l'impression inouïe de se retrouver au cœur même de la chronique, un "Alice au pays des faits divers". C'est de l'écriture à balles réelles, avec vision de nuit et détecteur de mensonges.

 A propos de ’auteur:

Ricardo Piglia est une figure majeure de la nouvelle littérature argentine. Après La Ville absente, Argent brûlé est son deuxième roman traduit en français. Récompensé par le Prix Planeta en 1997, il a été adapté au cinéma en 2000 sous le titre Vies brûlées. Ricardo Piglia est né en 1940 près de Buenos Aires. Son œuvre est traduite en cinq langues. La Ville absente est également parue aux éditions Zulma (2009).



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