Sentaro, un gérant alcoolique et revenu de tout, cuisine sans conviction des «dorayakis» (crêpes fourrées aux haricots rouges confis) pour des étudiantes et quelques habitués du quartier. Jusqu’au jour où une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, Tokue, insiste pour travailler à ses côtés. Il découvre ses fabuleux talents culinaires, et en particulier son art de la fabrication de la pâte «An» formée à partir de haricots rouges («azuki») pour fourrer les pancakes.
La vieille dame aux mains déformées et à la gentillesse infinie accorde une sorte d’amour et de dévotion à ces haricots rouges qu’elle cuisine selon un rituel poétique capable de faire entrer toute l’harmonie de l’univers dans une casserole...
« Écouter la voix des haricots»: tel est le secret de Tokue .
Au-delà d’une délicieuse recette de cuisine la vieille dame et son employeur retrouvent un lien séculaire oublié entre l’homme et le règne végétal, et donc la nature.
Cuisiner et savourer des mets délicieux s’érigent aussi en résistance à la violence et à la vulgarité du monde moderne, comme un retour aux sources, une façon de regagner sa dignité.
L’avis du Délirien : ❤❤❤
Sans être particulièrement fan de littérature japonaise, j’ai beaucoup aimé la sensibilité de cette histoire, magnifiquement adaptée à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, primée à Cannes, diffusé récemment sur Arte et que je me suis empressée de regarder.
Avec beaucoup de pudeur, de dignité et de douceur, Durian Sukegawa nous invite à la rencontre de personnages délicats et profondément attachants. Avec une délicatesse toute
japonaise, il décrit avec finesse les douloureux portraits de deux âmes en peine, prisonnières de leurs passés respectifs. Une écriture douce pour une narration précise et joliment imagée.
La rencontre est belle, poétique, elle va donner au jeune homme une leçon de vie.
Du livre au cinéma: Magnifique film !!!!
A propos de l'auteur :
Né à Tokyo en 1962, Durian Sukegawa de son vrai nom Tessuya Sukegawa est poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de l'École de pâtisserie du Japon. Après une carrière de scénariste, il fonde en 1990 la Société des poètes qui hurlent, dont les performances alliant lecture de poèmes et musique punk défraient la chronique.
De 1995 à 2000, il anime sur les ondes d'une radio nationale une émission nocturne plébiscitée par les collégiens et les lycéens. Il est l'auteur de nombreux romans et essais. Il est également professeur à l’université Waseda.
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