La lecture de Nicole: "Trois jours à Berlin" : Ich bin ein Berliner...

Alors que l’on s’apprête à célébrer les trente ans de la chute du Mur de Berlin, Christine de Mazières revient sur cette soirée historique du 9 novembre 1989 où les Allemands de l’Est ont pu franchir les postes frontaliers.

Chaque personnage raconte son ressenti durant ce moment: Anna, une Française éprise de culture allemande, Micha, son ami de l’Est et poète banni, Lorenz le cinéaste, des gardes-frontières et des vieux dirigeants du Parti, ou un ange issu d’un film de Wim Wenders, qui plane au-dessus de Berlin, témoin du vent de liberté qui se lève.
Anna se trouve en mission à Berlin pour le compte d’une maison d’édition française. Elle loge côté ouest mais traverse la frontière intérieure pour retrouver son ami Micha, rencontré quatre ans plus tôt alors qu’elle était étudiante. A l’Est, tout le monde est surveillé, et Micha peut-être plus que d’autres, fils d’un cadre communiste qui a voulu fuir sans succès la RDA à la nage à dix-huit ans.
Le 9 novembre 1989 au soir, dans une allocution télévisée, le porte-parole du Parti communiste surprend tout le monde en annonçant l’ouverture vers l’Ouest. A partir de quand?", demande un journaliste. Schabowski improvise: "Autant que je sache... immédiatement, sans délai". Quel cafouillage !!!
Stupéfaits, les habitants descendent dans les rues, la foule joyeuse et pacifique grossit et rejoint les postes de contrôle où les soldats n’ont reçu aucun ordre, désemparés par cette foule pacifique mais déterminée, et la Stasi qui ne répond plus. Sans hiérarchie, perdues, les troupes frontalières autoriseront finalement le passage. 
Lorentz le cinéaste raconte: « Une dizaine d’hommes et de femmes ont traversé. Je filme leurs visages, où se mêlent l’euphorie, l’incrédulité, un reste de peur. Je filme le pont Böse, arceaux métalliques dans l’obscurité, qui tangue à ses deux extrémités. Je filme la folie qui s’est emparée de la nuit, la liesse, la fête. Nous crions tous : Wahnsinn ! La nuit est devenue le jour, l’aurore d’un nouveau jour. Je commente en filmant, voix off qui essaie de surpasser les cris de joie : Nous sommes le 9 novembre 1989, sur le mur je danserai bientôt… »
Le rythme de l'écriture de Christine de Mazière nous baigne dans la foule qui avance, ces "flash-back" nous déroutent mais nous aide à comprendre ceux qui vivent et ont vécu cette déchirure.Nous faisons alors partie de l'histoire en marche !

Avis du Délirien: ❤❤
La construction du récit par chapitre m'a un peu déroutée et a rendu la lecture saccadée. J'ai eu un peu de mal au début à suivre les personnages.Mais rapidement j'ai compris son but: ce roman documentaire a très bien retranscrit le moment historique et les émotions ressenties par la population, tant à l'Ouest qu'à l'Est.
J'ai aimé voir confirmées les aberrations, les injustices, les violences du régime autoritaire de la RDA au travers des parcours de chaque personnage.

A propos de l'auteure:
Christine de Mazières ,  franco-allemande, née en  1965, est haut fonctionnaire et vit dans la région  parisienne. Pendant dix  ans, de 2006 à 2016, elle  a été la déléguée générale  du syndicat national de  l'édition.

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