La lecture de Nicole.S: "On m'appelle Demon Copperhead" de Barbara Kingsolver, le David Coperfield américain

Un roman d’apprentissage qui démarre littéralement à la naissance de ce petit garçon, Demon, à même le sol du mobil-home où vit sa mère, et se poursuit jusqu’à son entrée dans l’âge adulte.

Né au mauvais endroit, au mauvais moment.

Demon parle avec la naïveté, la gaucherie, les images loufoques, les fautes et l’humour d’un enfant.

Si, en raison de son jeune âge, il ne comprend pas exactement comment fonctionne le monde, le réel va rapidement l’éduquer : pauvreté, ventre vide, passages à tabac et dans des familles d’accueil plus sordides les unes que les autres, nécessité de se taire pour se protéger, de ne pas pleurer, de ne jamais espérer pour ne pas être déçu. 

Et puis très vite, dans cette région qui en fut l’épicentre aux États-Unis, la crise des opioïdes qui décime les familles, les copains et les copines. Ils n’en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés d’une manière ou d’une autre.

Barbara Kingsolver dit avoir voulu, dans ce roman, raconter autrement une région méprisée, perçue comme le territoire des ploucs et des péquenauds des États-Unis, des invisibles dont on ne parle à la télé que pour s’en moquer. 

Ce livre leur rend leur culture et leur dignité, c’est un petit miracle de sensibilité, de rage et de justesse dédié aux « enfants qui tous les jours se réveillent la faim au ventre » et aux orphelins de la crise des opioïdes.

L'avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐

Ce livre m'a happée du début à la fin. L'auteure a su faire de Demon, un enfant, ado très attachant. On est plein d'empathie pour lui. Une description et vision des Etats Unis, loin des clichés.

A propos de l'auteure:

Barbara Kingsolver, née en 1955, est une écrivaine américaine. Sous forme d'essais, de nouvelles ou encore de poèmes, ses écrits reflètent son intérêt pour la justice sociale et la biodiversité.

Lorsqu'elle est âgée de sept ans, ses parents l'emmènent au Congo où son père officie en tant que médecin.

 Après avoir poursuivi ses études en écologie et biologie à l'Université d'Arizona, elle y devient écrivain scientifique. Souffrant d'insomnie, elle se met a écrire "L' arbre aux haricots" et commence ainsi sa carrière de romancière. Dans ses romans, elle traite avec un certain humour des thèmes pourtant sérieux de la défense de la nature, des réfugiés, du sens de l'indépendance ou de la sensualité qui s'affirme à chaque époque de la vie.

Elle partage son temps entre sa ferme des Appalaches et l'Arizona, avec son deuxième mari, Steven Hopp, et ses deux filles.

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