La lecture de Nicole.S: "Olga" de Bernhard Schlink...Un amour inassouvi...

 

La première partie de l’histoirele tiers environ du roman, couvre essentiellement l’enfance et la jeunesse des deux personnages, Olga et Herbert. 

Olga, d’origine moins que modeste, perd ses parents très jeune et c’est sa grand-mère qui la prend en charge. Sans l’aimer et sans en être aimée. Elles vivent dans un petit village allemand isolé de Silésie. 

Olga y rencontre Herbert et sa sœur Victoria, qui habitent dans la maison de maître du village et dont le père est un industriel fortuné. 

Malgré leurs différences de classe sociale, le courant passe entre les trois enfants qui ne tardent pas à former un trio inséparable. 

Olga et Herbert tombent amoureux et deviennent amants bien plus tard. Ce qui n’est pas du goût de la famille d’Herbert, Victoria incluse qui veille au patrimoine familial. 

Herbert ne trouve pas d’autre échappatoire que… la fuite. Il enchaîne les voyages, et les guerres. Jusqu’au jour où il ne rentre pas d’une expédition à risque dans le Grand Nord-Est.

Puis, en quelques pages, la vie d’Olga défile en mode rapide, quasi précipité : les voyages d’Herbert, les guerres et les attentes d’Olga, sa longue carrière d’institutrice après la mort supposée d’Herbert. Le jeune Eik, l'enfant d'une voisine qu'elle éduque comme son fils. Et la fin de sa vie. 

Lorsque la guerre arrive chez elle en 1945, Olga, devenue sourde du jour au lendemain, quitte la Silésie pour s’installer avec d’autres réfugiés dans une autre région. Douée pour la couture, elle se constitue une clientèle de particuliers et consacre son temps libre à la lecture et au cinéma (en lisant sur les lèvres des acteurs). L’histoire et la politique l’intéressent, elle se tient au courant de tout.

Après ces informations d’ordre général résumées en un court chapitre, changement de partie et de narrateur. De quoi rester sur sa faim car l’on devine derrière la description d’Olga et ses réactions qu’elle est une (très) belle personne et l’on aimerait bien en savoir davantage. L’histoire à proprement parler semble terminée et je me suis demandé ce que l’auteur allait nous dire ou plutôt nous raconter de plus.
Et je n’ai pas été déçue. Après les faits, leur analyse. Le nouveau narrateur, qui, lui, s’exprime à la première personne et deviendra un personnage à part entière avec un rôle important jusqu’à la fin, est le fils d’une des clientes d’Olga. 

Petit à petit, Olga s’attache à lui et à mesure qu’il grandit – c’est un enfant quand elle entre dans la famille –, lui confie des réflexions et des événements de sa vie de plus en plus personnels. Lui aime l’entendre raconter et même si elle ne l’entend pas, il se débrouille toujours pour se faire comprendre quand il veut en savoir plus. Des liens d’amitié se tissent entre Olga et celui dont nous n’apprendrons le prénom qu’à la toute fin : Ferdinand.

Tout s’éclaire enfin pour nous. Tout ce qui avait été éludé (et un peu frustrant) s’explique quand Olga raconte à Ferdinand ce qu’elle n’a jamais dit. Pas même à Herbert. 

Et puis, grâce à une construction extrêmement habile et maîtrisée, pendant que les mystères de sa vie se délitent, pendant qu’elle nous livre enfin ses pensées, ses réflexions (d’une grande pertinence) et ses sentiments, un autre mystère se noue. Que je me garderai bien d’évoquer…

La troisième partie, la dernière, est épistolaire et source pour le lecteur d’une émotion qui va crescendo, mêlée d’une compréhension totale de l’intrigue. Je n’ajouterai rien là non plus....

A lire donc...

L'avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐

Je suis une inconditionnelle de Bernhard Schlink...

J'ai beaucoup aimé ce magnifique portrait de femme...fidèle à son amour inassouvi !

A propos de l'auteur:

Bernhard Schlink, né le 6 juillet 1944 à Bielefeld en Allemagne, est un écrivain, juriste et professeur de droit allemand. Il est surtout connu pour son roman "Le Liseur", qui traite de la culpabilité allemande après la Seconde Guerre mondiale et qui a été adapté au cinéma. Schlink est également l'auteur de plusieurs romans policiers et d'essais juridiques.

Schlink grandit en Allemagne de l'Ouest et étudie le droit à l'Université de Heidelberg et à Berlin. Après avoir obtenu son doctorat, il travaille comme assistant de recherche et enseigne le droit à diverses universités allemandes. En 1988, il est nommé professeur de droit à l'Université Humboldt de Berlin, où il enseigne le droit constitutionnel et administratif. Plus tard, il devient juge à la Cour constitutionnelle de l'État de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Bernhard Schlink commence sa carrière d'écrivain dans les années 1980 avec la publication de plusieurs essais juridiques. Cependant, c'est en 1995 qu'il connaît un succès international avec la publication de son roman " Le Liseur". Ce roman raconte l'histoire d'un jeune homme qui entretient une relation avec une femme plus âgée, ancienne gardienne de camp de concentration, et qui doit affronter les questions de culpabilité et de responsabilité liées à l'Holocauste. "Le liseur" est un best-seller international et remporte de nombreux prix littéraires. En 2008, le livre est adapté au cinéma avec Kate Winslet et David Kross dans les rôles principaux.

Schlink est l'auteur d'autres romans tels que "Le Retour" et "Olga" , qui explorent également des thèmes liés à l'histoire allemande et à la mémoire collective. Il a également écrit une série de romans policiers mettant en scène le détective privé Gerhard Self.

Bernhard Schlink a reçu de nombreux prix et distinctions pour son œuvre littéraire, y compris le Prix Gerty Spies de littérature en 2000 et le Prix Heinrich Mann en 2014. Ses écrits sont largement reconnus pour leur exploration nuancée et empathique des questions de culpabilité, de responsabilité et de mémoire dans le contexte de l'histoire allemande.


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