La lecture de Nicole.S,Claude.M, Patrick.S,Gisèle.D,Patricia.B: "Moi qui ai servi le roi d'Angleterre" de Bohumil HRABAL....voyage en absurdie...
Son histoire débute à Prague dans les années vingt, le jour où le narrateur encore adolescent est embauché comme groom à l’hôtel “A la Ville dorée de Prague”.
Doté d’un remarquable sens de l’observation, il apprend très vite son métier et progresse rapidement. Bientôt, il s’enrichit en vendant des saucisses sur les quais de la gare, escroquant parfois au passage des clients trop pressés pour attendre leur monnaie avant de prendre le train.
Un jour, le jeune garçon de café apprend l’existence de l’Eden, un célèbre bordel situé de l’autre côté de la ville. Poussé par la curiosité, il entreprend d’économiser chaque jour l’argent gagné grâce à la vente de saucisses pour faire sa première sortie chez les filles de l’Eden.
Il y passe une nuit mémorable avec une prostituée nommée Jarmilka. Marqué par cette expérience, il sera désormais obsédé par l’idée de mener la vie de grand seigneur : “Dès le lendemain, je regardais le monde sous un angle différent, l’argent m’avait ouvert les portes non seulement de l’Eden, mais aussi de la considération.”
Le modeste petit groom se transforme en arriviste candide et amoral, guidé seulement par sa cupidité, ses désirs sexuels et sa soif de reconnaissance sociale.
Il poursuit son ascension au sein de différents établissements dont le célèbre Hôtel de Paris, où il devient l’élève d’un maître d’hôtel qui a servi sous le roi d’Angleterre.
« Il me recommandait d’apprendre à jauger les capacités financières du client pour évaluer ce que celui-ci pouvait ou devrait se permettre comme dépense. Voilà l’essentiel pour faire un bon maître d’hôtel, me disait-il, et quand on en avait le temps, il m’indiquait à voix basse de quel genre était le client qui venait d’entrer. À chaque coup il avait raison, toujours et sans exception. Au point qu’une fois je m’étais enhardi jusqu’à lui demander sans détour : mais comment se fait-il que vous sachiez tout ça ? Et il me répondit en se redressant fièrement : c’est que j’ai servi le roi d’Angleterre »
Le disciple finira par surpasser le maître, et il sera récompensé par l’Empereur d’Ethiopie en personne au cours d’un banquet gargantuesque.
A la veille de la guerre, le petit groom parvenu fréquente Lisa, une Allemande aryenne originaire des Sudètes. Inspiré davantage par son arrivisme et ses appétits sexuels plutôt que par de quelconques convictions politiques , il l’épouse au son du Horst Wessel Lied (l’hymne nazi) devant un public de dignitaires du Reich.
Durant la guerre, les jeunes mariés s’enrichissent en mettant la main sur des timbres de collection pillés chez des juifs, mais leur bonheur conjugal prend fin le jour où Lisa finit décapitée dans un bombardement. Sans regrets, le narrateur abandonne le cadavre de son épouse derrière lui, ainsi que l’enfant débile né de leur union, et rejoint opportunément la Résistance tchèque à Prague dans les derniers mois de la guerre.
A la Libération, il fonde son propre hôtel et mène durant quelques années une vie prospère. A l’arrivée au pouvoir des communistes, il se dénonce volontairement auprès des autorités et se fait interner dans un camp pour millionnaires. Paradoxalement, cet emprisonnement marque l’apogée de sa carrière et la reconnaissance tant attendue de son statut de personnage riche et important. Désormais parvenu à ses fins, il termine sa vie en exil comme cantonnier à Srni, dans le sud de la Bohême, à entretenir une route perdue au milieu des sapins.
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