La lecture de Annie.C; Marie-Catherine.D; Barbara.M: "La porte" de Magda Szabo, ouvrira...ouvrira pas?
Deux personnages que tout oppose.
La narratrice est écrivaine
avec l’orgueil de l’intellectuelle détachée de toutes choses matérielles.
Emerence, personnage
énigmatique, qui fut sa domestique pendant vingt ans, se cache derrière sa
dignité, son besoin d’indépendance et sa porte qu’elle n’ouvre à personne.
Même si Emerence sait à peine
lire et se réfugie dans le travail qu’elle pousse jusqu’à la perfection et
méprise le travail intellectuel – un travail qui ne se voit pas !- elle
établit avec l’écrivaine une relation tantôt distante, tantôt pleine d’empathie
et d’affection.
Cette alternance déstabilise
la narratrice qui cherche à devenir son amie et finit par gagner sa confiance.
Emerence a une personnalité
très attachante, sensible et complexe qui veut assumer dans la solitude un
passé très lourd à porter avec son lot de drames, de trahisons et désillusions.
Passé qui lui a appris à se méfier de chacun.
Emerence finit par ouvrir sa
porte à la narratrice, dévoile une partie de ses secrets et ne lui pardonnera
pas d’avoir permis à d’autres de rentrer dans cette intimité cachée. La
confiance est trahie, véritable crime aux yeux d’Emerence .
L’avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐
L’auteure s’exprime à la première personne. Ce roman autobiographique est fascinant.
Par une écriture simple,
précise et réaliste, Magda Szabo nous entraîne dans un suspense nourri par les
relations complexes entre les deux femmes et par le mystère entourant Emerence.
Annie et moi avons beaucoup aimé ce « duel » entre ces deux personnages si différents où l’incommunicabilité tient sa place !
A propos de l’auteure:
Magda Szabo naît à Débrécen en Hongrie, dans une famille cultivée de la grande bourgeoisie protestante le 5 octobre 1917 (mère pianiste et père juge pour enfants)
Elle obtient un diplôme de
professeur de latin et hongrois puis un doctorat en philologie.
Elle enseigne pendant cinq
ans, puis en 1945 commence à travailler au ministère des cultes et de
l’instruction publique. Elle épouse l’écrivain Tibor Szobotka. EN 1949, avec
son deuxième volume de vers, elle reçoit le prix Baumgarten qui lui est retiré
et la même année et elle est licenciée du ministère par le régime
communiste. L’écrivaine ne peut plus publier jusqu’en 1957 où les conditions
politiques s’assouplissent.
Elle fait partie des Hongrois
les plus traduits dans le monde (plus de trente langues) et, parmi ses nombreux
prix, elle obtient le Prix FEMINA étranger en 2003 pour ce livre considéré
comme un chef d’œuvre de la littérature hongroise
Magda Szabo décède à l’âge de
90 ans un après-midi pendant qu’elle lisait.
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