La lecture de Nicole.S: "Regardez-nous danser" de Leila Slimani. Les riches et les pauvres....

 

“C’est dans cette période trouble, entre hédonisme et répression, qu’une nouvelle génération va devoir faire des choix. Regardez-nous danser poursuit et enrichit une fresque familiale vibrante d’émotions, incarnée dans des figures inoubliables”, peut-on lire dans la quatrième de couverture.

Après avoir suivi jusqu’en 1956 Mathilde, l’Alsacienne affranchie qui s’exile dans un bled aride près de Meknès pour l’amour d’Amine, la chroniqueuse se focalise sur leur fille Aïcha.

On retrouve avec plaisir Mathilde l'alsacienne et Amine le marocain dans leur ferme qui est devenue une exploitation très prospère. Amine développe son exploitation agricole et change de statut : il est désormais accepté dans les cercles de la bourgeoisie locale.

Ce deuxième tome est plus centré sur leurs deux enfants, Aïcha, qui devient médecin et Selim qui peine à trouver sa voie.

Dans les années soixante-dix, le Maroc peine à trouver son équilibre.

Les colons français sont remplacés par les nouveaux bourgeois marocains et la population demeure pauvre. 

Cette saga est celle d’une famille qui participe à tisser l’histoire intime de ce Maroc qui n’appartient pas à tous ses citoyens, mais seulement à ceux qui ont réussi – si réussir c’est avoir beaucoup d’argent.

En cette année 1968, les colons exploitent toujours les terres qu’ils possèdent, en ayant recours à une main-d’œuvre bon marché qu’ils appelaient les “bicots”. Ils ne savent pas encore que le pouvoir lorgne leurs terres, qui seront confisquées en 1973 et redistribuées à ceux qui peuvent en tirer bénéfice, donc les grands exploitants.

Outre suivre la famille dans son évolution, c'est l'Histoire du Maroc que nous conte Leïla Slimani.

Et elle le fait avec grand talent. 

Leïla Slimani trace de ses personnages une image plus nette, plus humaine, avec leurs particularités, entre Amine qui tient à son exploitation, Mathilde toujours aussi compréhensive elle qui a quitté son pays pour vivre l’amour avec Amine, Aïcha la fille devenue femme et qui cherche l’amour. Selma et Selim qui, chacun de son côté, cherchent à s’émanciper de la tutelle familiale, trop patriarcale, aux traditions bien ancrées qu’il faut observer comme les prédécesseurs… Mais s’émanciper pour une femme n’est pas encore d’actualité......

L'avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐⭐

J'ai dévoré ce deuxième tome sans la moindre lassitude.

C'est bien écrit, ça coule de source.

On se croirait vraiment au Maroc et j'ai découvert des faits que j'ignorais, comme ces communautés hippies qui s'y étaient installées.

Il n'y a peut-être pas la même émotion dans la vie des personnages que dans « Le pays des autres » axé sur Mathilde et Amine, mais les événements politiques et sociétaux y sont plus développés.

Ce fut un excellent moment de lecture et j'attends avec impatience la suite de cette trilogie.

A propos de l'auteure:

Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, est une journaliste et femme de lettres franco-marocaine. 

Elle a notamment reçu le prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman, Chanson douce.





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