La lecture de Nicole.S, Christophe.B, Mariette,..." L'oubli que nous serons" de Hector Abad


Cycle Amérique du Sud

La Colombie

Hector Abad nous transporte en Colombie, à Medellin au cœur de sa famille à laquelle nous nous attachons rapidement.
C'est un livre sur l'amour filial mais c'est aussi un livre sur la violence politique colombienne des années 70-80.

Car il ne fait aucun doute que le petit Héctor, seul garçon au milieu de cinq sœurs, est adoré de son père comme il l’adore en retour :

"J’aimais mon père d’un amour animal. J’aimais son odeur, et aussi le souvenir de son odeur, sur le lit, lorsqu’il partait en voyage et que je demandais aux bonnes et à ma mère de ne pas changer les draps ni la taie d’oreiller."

Hector Abad nous décrit avec un très grand talent la vie de sa famille, sa mère ,femme puissante décidée à créer sa société, la maladie puis la mort d'une de ses sœurs et surtout  l'assassinat de son père. 
Ces deux drames dans l'existence d'Hector Abad sont des temps forts dans ce livre puisqu'il y aura un avant et un après et l'on ressent avec lui la tragédie de ces "événements".

"Nous vivons une époque violente, et cette violence naît du sentiment d'inégalité. Nous pourrions avoir beaucoup moins de violence si toutes les richesses, y compris la science, la technologie et la morale - ces grandes créations humaines - ,étaient mieux réparties sur terre. C'est le grand défi qui se présente à nous aujourd'hui, pas seulement à nous, mais à l'humanité."

Le problème que l’autobiographe veut résoudre : comment parler du malheur privé d’une famille dont le père est froidement abattu, et comment parler par la même occasion du malheur collectif d’un pays de violences et de « catastrophes quotidiennes » sans sombrer dans la plus profonde amertume ?

Tout le roman se déroule alors sous nos yeux avec une chaleur, une affection, une tendresse comme on en lit rarement chez un homme mûr. 

Le titre méritait une explication : à sa mort, en vidant les poches de son père, le narrateur y avait trouvé un bout de papier sur lequel le matin même il avait recopié  un poème de Borges:
" l'oubli que nous serons". 

L'avis du Délirien: ⭐⭐⭐⭐⭐

Ce livre m'a vraiment bouleversée, beaucoup touchée. 
Hector Abad l'a écrit à 28 ans, 1 an après l'assassinat de son père. 
C'est une très belle ode à la fois à la famille et une critique très froide de la situation politique en Colombie dans les année 70/80.
J'ai aimé son écriture très pudique et libre à la fois.

Ce livre restera un superbe documentaire de la situation sociale et politique en Colombie.



Du livre au cinéma: Sortie en 2021



A propos de l'auteur:

Hector Abad est un écrivain, traducteur et journaliste colombien né le 1er octobre 1958 à Medellín.
Son père Héctor Abad Gómez, Professeur de Médecine et Professeur d'Université, fut un défenseur des droits de l'homme en Colombie dans les années 1970 et 1980, jusqu'à son assassinat en 1987.

Il est depuis mai 2008 membre du comité éditorial du journal El Espectador.

En novembre 2010, il est invité, ainsi que onze autres écrivains, à représenter la Colombie dans le cadre de la manifestation Les Belles étrangères, manifestation organisée par le Ministère français de la culture et le Centre national du livre.

Son livre "L'oubli que nous serons", paru en 2010, raconte la vie et la mort de son père, et l'histoire tragique de son pays.

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Commentaires

  1. Grâce à votre billet, j'ai découvert cet auteur. J'ai tellement aimé son écriture, merveilleusement traduit par le Professeur Bensoussan, que j'enchaîne avec "La Secrète" du même auteur. Merci Délirien !

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  2. http://lebanquetdesmots.canalblog.com/archives/2022/02/14/39347997.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=lebanquetdesmots

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