La lecture de Nicole.S, Dany.C, "La cité de Dieu" de Paolo Lins: Je n'ai pas RIO éclats !!!


 Cycle Amérique du Sud

Brésil

"- Si on me donne un feu, j'monte un groupe pour l'abattre ! dit Steak-Pommes-Frites, une des victimes de Zé Rikiki, qui n'avait même pas huit ans.
- Tu vas monter aucune équipe ! Arrête avec ces conneries de vol et va plutôt à l'école... T'es qu'un môme, dit Beau-José.
- Écoute, je fume, je sniffe, depuis tout bébé je fais la manche, j'ai ciré des pompes, j'ai tué, j'ai volé... J'suis pas un môme, non. J'suis un homme !" 

Bienvenus dans la Cité de Dieu qui, comme son nom de l'indique pas, n'a rien à voir avec le paradis mais ressemble à s'y méprendre à l'Enfer ! 

Ici, vous ne rencontrerez que des voleurs, des voyous, des gangsters, des tueurs, des violeurs, des dealers, des mômes qui battent leur mère, des hommes qui tuent leurs frères, des femmes qui pleurent leurs fils... 

Ne vous laissez surtout pas séduire par les noms évocateurs des habitants de la favela car derrière Pelé, Notre-Tête-à-Tous, le Canard, le Marteau, Bouseux, Pompes-à-l'Envers, Sandro la Carotte, Avant-le-Jour, le Défrisé, Louis Piqûre, Zé Rikiki, Piaf, le Biscuit, Fausse-Épée, et tant d'autres pseudos qui prêtent à sourire, se cachent de vrais durs qui n'hésiteront pas une seule seconde à appuyer sur la gâchette si le besoin s'en faisait ressentir. 

Ne croyez surtout pas que les flics vous aideront si cela tourne au vinaigre pour vous, à moins que vous n'y mettiez le prix bien sûr. 

Et surtout, surtout, n'ayez pas la faiblesse de croire que les enfants sont dénués de violence : ici, le respect se gagne au nombre de cadavres qui jalonnent son parcours alors, même à dix ans, on est capable de tirer sur son pote d'hier pour montrer sa bravoure et son allégeance au caïd du moment !

L'avis du Délirien:

La Cité de Dieu est un roman extrêmement dur, terrible, cru, fort et... difficile à supporter : âmes sensibles, s'abstenir ! 

J'ai d'ailleurs souvent pensé abandonner cette lecture : au trentième joint roulé par des jeunes désœuvrés, à la vingtième ligne de coke sniffée par des ados en mal de vivre, à la centième bière biberonnée, au dixième meurtre gratuit, au cinquième viol, au troisième assassinat de môme de même pas dix ans... 

Mais, à chaque fois, j'ai poursuivi ma lecture, me demandant où l'auteur voulait en venir : pourquoi vomir tant de pages sur l'horreur de la vie dans la Cité de Dieu s'il n'y avait aucun espoir pour le quartier ? 
Et me voilà bien attrapée car, de l'espoir, je n'en ai point vu ! 

Près de six cents pages ingurgitées avec difficulté pour un message que j'avais pleinement assimilé à la cinquantième page ! 
Cela étant, je n'ai pas franchement l'impression d'avoir perdu mon temps à cette lecture : le propos social est important et je comprends que ce roman ait eu un tel impact à sa sortie.
La construction du roman m'a également beaucoup déroutée, c'est un espèce de kaléidoscope avec un nombre impressionnant de personnages et je me suis souvent un peu perdue.

Néanmoins ,je suis contente d'être allée au bout, cette société est effrayante !

On est bien loin de Copacabana et des belles filles en string...... 

Du livre au cinéma:


A propos de l'auteur: 
Paolo Lins est un écrivain brésilien, né en 1958 à Rio de Janeiro.
Il a passé son enfance dans une favela de Rio de Janeiro. Pour écrire La Cité de Dieu, il a mené pendant plusieurs années des recherches sur le crime organisé dans les bidonvilles brésiliens.

La publication du roman La Cité de Dieu en 1997 a provoqué un électrochoc au Brésil, et le livre a été traduit en plusieurs langues. Son adaptation cinématographique par Fernando Meirelles, présentée au Festival de Cannes en mai 2002, est nommée aux oscars et aux Golden Globe.

Journaliste et scénariste pour la télévision, Paulo Lins revient à la littérature en 2012 avec Depuis que la samba est samba, fresque romanesque racontant l'émergence de ce genre musical dans le Rio des années 1920.




Commentaires