la lecture de Nicole.S: "Le rouge n'est plus une couleur" de Rosie Price: #metoo


Kate et Max se rencontrent à l'université, et les deux amis deviennent immédiatement inséparables. 

Très vite, Kate fait la connaissance de la famille de Max - une famille bourgeoise, cultivée, très différente de la sienne - qui l'accueille chez elle à bras ouverts. 

Mais lors d'une fête d'anniversaire, pendant que la soirée bat son plein au rez-de-chaussée, le cousin de Max entraîne Kate dans une chambre à l'étage. Elle n'ose pas refuser et la porte se referme.... Et là...Harvey Winstein en plus jeune 😡 

Sa vie s'écroule alors, seconde après seconde, sans qu'elle ait la force de regarder son agresseur. Ses yeux fixent le ruban  rouge écarlate cousu dans le col du garçon pendant que celui-ci la viole ; pour Kate, le rouge ne sera plus jamais un couleur....

Rosie Price aborde la notion de consentement et de réaction immédiate de la victime. 

Car non, toutes les femmes victimes de viol ne réagissent pas forcément en hurlant ou en se débattant, sans que pour autant cela puisse être pris pour un assentiment. Viennent ensuite les questions de l’acceptation, de la parole et de la reconstruction.

Le déni. La culpabilité. La peur de ne pas être crue. Tous ces sentiments agitent et bâillonnent Kate l’empêchant pendant un temps de se confier. Elle éprouve le besoin de se faire du mal ; la douleur physique pour oublier les souvenirs de cette maudite soirée qui lui gangrène la mémoire. Le rouge, c’est le col de Lewis, et puis c’est le sang qui coule des blessures qu’elle s’inflige.

"Kate s’aperçut très vite qu’il n’y avait guère de façon subtile d’expliquer qu’elle avait été violée. Pas de façon détournée de le dire et, comme il n’existait pas de juste milieu entre avoir été violée et ne pas l’avoir été, il n’y avait aucun moyen de tâter le terrain, de faire allusion à ce qui lui était arrivé pour évaluer la réaction d’une confidente potentielle. Tout ce qu’il y avait, c’était celles qui avaient été violées et celles qui ne l’avaient pas été."


L'avis du Délirien: ❤❤

J'ai globalement aimé ce livre. Sur le plan sociologique, l'analyse de deux familles de milieux sociaux est intéressante. La solitude de Kate face au drame qu'elle vient de vivre est dramatique. Néanmoins, je trouve que l'auteur a survolé la personnalité de Max, il parait très falot, sans grande empathie avec sa "meilleure" amie.

C'est son premier roman, j'attend le prochain !


A propos de l'auteure:


Née en 1992 et diplômée de la prestigieuse université de Cambridge, Rosie Price a travaillé dans une agence littéraire londonienne avant de se consacrer pleinement à l’écriture. Unanimement salué par la critique anglo-saxonne, Le rouge n’est plus une couleur est son premier roman.



Commentaires

  1. La parole des femmes se libèrent... Et c'est tant mieux si la littérature y contribue. A lire aussi sur ce thème le délicat roman de Lola Lafon " Chavirer"
    Isabelle

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merci d'avoir laissé ce commentaire très pertinent !