La lecture de Nicole.S: "Désert": Comment survivre dans le désert ?


Le livre se compose de deux récits qui alternent et se succèdent:
L'un, qui se déroule dans le désertIl évoque la migration des "hommes bleus" chassés du Rio de Oro dans les premières années du XXe siècle par les soldats français.
Guerriers, femmes, enfants, troupeaux de chèvres, chameaux, chevaux remontent vers le nord. 
Soif, misère, vivres qui s'épuisent sont le funèbre accompagnement de cette pitoyable caravane menée par le grand chef religieux nommé l'Eau des Yeux. Les fuyards espèrent trouver enfin une terre qui les accueillera. 
Dans les villes aux remparts de boue séchée qu'ils atteignent enfin, les habitants refusent d'ouvrir les portes. Alors, ils repartent: "Hommes, femmes, enfants aux pieds ensanglantés, ils avançaient sans faire de bruit, comme des vaincus..." .
Nour, l'adolescent qui a reçu la bénédiction du saint homme, continue, guidant un vieillard aveugle accroché à son épaule. 
Le second récit n'est pas moins tragique. Lalla, orpheline élevée par sa tante, vit dans un bidonville en marge d'une cité du Maghreb. Lorsqu'elle a achevé la corvée d'eau, son plaisir est de gravir la dune, de regarder la mer, ou de monter vers le plateau rocailleux où les bergers mènent les chèvres. Elle y rencontre le plus sauvage d'entre eux, Hartani, et surtout elle imagine y entendre la voix de celui que la jeune fille appelle Es Ser, le Secret. Cet homme est un mirage, une vision, une nostalgie: "Elle ne voit de lui que ses yeux, parce que son visage est voilé d'un linge bleu, comme celui des guerriers du désert." 
Pour échapper à un mariage forcé avec un homme vieux et riche, Lalla s'enfuit en compagnie du berger muet. Recueillie par la Croix Rouge, transportée à Marseille, elle y retrouve sa tante. Elle est enceinte, femme de ménage dans un hôtel sordide, lorsque sa beauté est remarquée par un photographe. 
Devenue une cover-girl réclamée par les magazines, illettrée elle ne se laisse pas griser par l'aventure qui la conduit à Paris. 
Elle qui n'a connu que la pauvreté, a dormi dans la rue avec les clochards et les mendiants, vêtue de haillons, affiche un  mépris pour l'argent et les robes somptueuses qui la vêtent. Elle leur préfère le vieux manteau marron de ses fugues à répétition. 

L'avis du Délirien: ❤❤❤

J'avais lu ce livre en 1990 !!! Le "confinement" m'a permis de fouiller dans ma bibliothèque et de redécouvrir ce grand écrivain.
J'ai trouvé le livre magnifique, puissant et poétique. C’est un long roman, il fait environ 440 pages, dont le rythme de la narration est plutôt lent et l’écriture pas toujours évidente.

JM Le Clézio, revient sur des épisodes peu glorieux de la colonisation, cela a le mérite de " remettre les pendules à l'heure"
"Désert "est un livre qui m’a envoûtée et qui m’a permis de évader dans le désert saharien au sein d’un peuple mythique, celui des « hommes bleus ».

A propos de l'auteur: (Source Wikipédia)


J. M. G. Le Clézio, né le  à Nice, est un écrivain de langue française, comme il se définit lui-même, de nationalités française et mauricienne.
Il connaît très vite le succès avec son premier roman publié, Le Procès-verbal (1963). Jusqu’au milieu des années 1970, son œuvre littéraire porte la marque des recherches formelles du Nouveau Roman. Par la suite, influencé par ses origines familiales, par ses incessants voyages et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, Le Clézio publie des romans qui font une large part au mythe (Désert et Le Chercheur d’or), ainsi que des livres à dominante plus personnelle, autobiographique ou familiale (L'Africain). Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d'essais. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2008, en tant qu’écrivain de nouveaux départs, de l’aventure poétique et de l'extase sensuelle, explorateur d'une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante

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