La lecture de Catherine.L: "Accabadora" : la dernière mère.... sarde


Dans un petit village de Sardaigne, dans les années 50, Maria, dernière fille d'une pauvre veuve, est « cédée » à Tzia Bonaria, couturière agée et sans enfant. Complicité et tendresse vont éclore entre Tzia et sa « fille d'âme »... Maria apprendra beaucoup de cette femme, elle fera des études, ne manquera de rien...

Mais que fait Tzia, la nuit, quand elle sort, en secret, de la maison, longeant les murs dans l'obscurité ? Vêtue d'un châle, elle se faufile, entre dans une maison, en ressort... Au petit matin, un agonisant du village aura rendu l'âme...
Les nuits mystérieuses de Tzia intriguent Maria qui n'aura de cesse d'essayer de savoir, de comprendre...
Un jour, le secret lui sera dévoilé : Tzia, « l'Accabadora », est la « dernière mère ». Il faudra du temps à Maria pour appréhender cette coutume et pardonner à Tzia... En attendant, elle quittera la Sardaigne pour Gènes... elle y reviendra cependant pour accompagner Tzia dans sa lente agonie de  fin de vie.

L'avis du Délirien: ❤❤❤



Magnifique histoire relatant les relations intergénérationnelles de la jeune Maria et de la vieille Tzia... Ceci dans un petit village de Sardaigne aux us et coutumes hors du temps, où tout semble figé pour l'éternité.
Les liens se tissent naturellement entre les villageois. Chacun y a sa place, son rang, son statut.Cette Sardaigne est aussi un peu effrayante, parfois, pleine  de sorts jetés et de superstitions...
Belles descriptions des lieux. Personnages attachants. Les images défilent comme au cinéma : envie de lécher la cuillère de la délicieuse sauce tomate, envie de déambuler dans les ruelles du village, envie de suivre Maria et Andréa dans leurs déambulations... Envie de comprendre qui est vraiment Tzia Bonaria...Et sa fin de vie : Qu'est ce qui la retient ? Qui l'empêche de s'éteindre ?
Magnifique analyse psychologique des personnages. Réflexions sur l'euthanasie, l'adoption. Impossible de lâcher le bouquin...

A propos de l'auteur :

Michela Murgia est née en Sardaigne, à Cabras, en 1972.
Elle est essayiste, romancière et aussi femme politique : elle a été candidate à la présidence de la province de Sardaigne aux élections régionales de 2014.
« Accabadora » est son deuxième roman pour lequel elle a obtenu le prix Campiello en 2010 et le prixPage des libraires en 2011.
En 2013, elle publie « La guerre des saints », en 2017, »Leçon pour un jeune fauve ».
Ses livres sont traduits en plusieurs langues.



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Commentaires

  1. Patrick.S
    "Beaucoup de plaisir à parcourir cette histoire haute en couleurs méditerranéennes, d'une Sardaigne rurale de l'ancien temps, habitée de personnages très typés et attachants par leurs excès et qui voit évoluer une "faiseuse de mort" à l'image des "faiseuses d'anges", qui ont opéré dans notre pays, il y a quelques années. C'est aussi une vision de l'euthanasie "à la maison" qui nous interpelle, sur une société remplie de doutes existentiels et en recherche d'une hypothétique vérité, sur l'espérance de vie."

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  2. Un court roman dans lequel je suis entrée avec plaisir. La description du petit village sarde où se déroule l'histoire et les paysages méditerranéens qui l'entourent sont traités comme des scènes de film -en lisant on se promène dans Soreni. Les deux thèmes abordés sont la filiation par l'adoption et l'euthanasie . L'accabadora est celle qui achève, qui aide les mourants à franchir le pas vers l'au-delà. Cette "fonction" insolite est une coutume ancestrale qui perdure dans la Sardaigne des années 50 évoquée par l'auteure. L'épisode de le vie de Maria, l'héroïne, dans la grande ville est long et n'a pas d'intérêt particulier. Il sert de transition au retour de Maria auprès de sa mère adoptive

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merci d'avoir laissé ce commentaire très pertinent !