La lecture de MarieSon: "Journal de L.", 60 ans après ,la parole est à Lolita.

Dolores Haze, Dolly, Lola, Lolita.
Christophe Tison nous livre les confessions de la jeune "nymphette" sous l'emprise du terriblement attachant Humbert Humbert de Vladimir Nabokov. 
Sous la forme d'un journal intime qui retrace 5 ans de vadrouille au cœur de l'Amérique des années 50, Lolita raconte les nombreux sévices subis par son ravisseur, et autres pervers qu'elle croisera sur son chemin et qu'elle semble attirer comme un aimant.
Entre soumission, fausse complicité et envie de vengeance, nous observons au cours de la lecture le processus psychologique d'une victime d'abus sexuels dès son plus jeune âge. Cette version du "syndrome de Stockholm" est d'une dualité déroutante : Lolita rêve de liberté mais ne parvient jamais vraiment à fuguer. 
Elle hait son bourreau mais rit à ses blagues et le manipule avec ses charmes de jeune fille. Au delà du parallèle que cette fiction nous apporte sur le célèbre roman de Nabokov, c'est avant tout l'histoire d'une enfance volée, brisée qui montre les dégâts psychologiques provoqués par un pédophile "amoureux" de sa victime. 

L'avis du Délirien
J'ai lu le "Lotita" de Nabokov, l'année de mes 15 ans, encore adolescente. C'était le premier roman d'adulte que je lisais. Il m'a profondément marqué et m'en souviens comme si c'était hier, 21 ans aprés.
Ce roman qui nous donne la version de Lolita est à la fois choc et touchant.

A propos de l'auteur:

Christophe Tison connaît parfaitement son sujet et les trajectoires, souvent tragiques, des personnes violées durant leur enfance. Lui-même abusé par un adulte de l’âge de 9 à 15 ans, il avait déjà écrit un premier livre sur ce thème “il m'aimait". Une autobiographie qui montre l’emprise exercée par les abuseurs et le système d’autodéfense que développe l’enfant violé. Cette -mauvaise- expérience vécue dans le corps et le psychisme de l’écrivain, donne toute sa vraisemblance au “Journal de L. (1947-1952)”. L’auteur nous rappelle également qu’à la fin des années 1940 la parole d’une personne mineure n’avait aucune valeur.
Il est aussi l'auteur de romans salués par la critique comme "Te rendre heureuse" (Gallimard, coll. "L'Arpenteur", 2013) et "Les amants ne se rencontrent nulle part" (Gallimard, coll. "L'Arpenteur", 2017).
Christophe Tison a essuyé de nombreux refus pour le "journal de L." de la part de maisons d'édition avant d'obtenir la confiance des éditions  Goutte D'or.


Extrait du film de Adrian Lyne de 1997 avec Jeremy Irons.


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