la lecture de Nelly: "Un roman russe", le Tolstoï des temps modernes ...


Emmanuel Carrère se voit confier un reportage pour la télévision sur un soldat hongrois,Toma, échoué dans l'hôpital psychiatrique de Kotelnitch, Russie, juste après la SecondeGuerre mondiale, en 1947.


Toma passera cinquante années de sa vie dans cet hôpital.
Fatigué d’être le reporter de la mort, l’auteur accepte pourtant cette mission, "mais ce sera la dernière fois."
L’histoire de ce soldat ressemble étrangement à celle de son propre grand père russe, Nicolas, disparu dans des circonstances similaires. Accompagné de son équipe, l’auteur se rend dans ce village perdu et y mène une double enquête, sur le soldat et sur lui-même, d’origine russe par sa mère (qui n’a pourtant jamais vécu en Russie).
Tout au long de ce récit, qui tient plus du documentaire que du roman, Emmanuel Carrère, explore sa personnalité complexe, ses tendances paranoïaques, ses pulsions autodestructrices tant pour lui-même que dans sa relation amoureuse avec Sophie, ses phantasmes érotiques à la limite de la pornographie. Son obstination à révéler son "côté russe", ses échecs, ses blocages, rendent le personnage pathétique, parfois attachant, souvent indécent.
L’auteur signe là une autobiographie sans fard, parfois dérangeante. Il écrit sur un homme, lui-même, en quête de sa vérité.

L'avis du Délirien: ❤❤❤

Cependant on ne peut qu’apprécier la qualité d’écriture de l’auteur, la profondeur de ses motivations et sa bravoure dans sa quête d’authenticité. Se livrer ainsi pour se délivrer, cela tient-il de la folie où du désespoir. A vous d’en décider.

Du livre au cinéma:Suivez le lien pour en savoir 

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