La lecture de Nicole: "Dans les angles morts" : les maisons ont-elles une âme?



Georges Clare et sa femme Catherine emménagent avec leur fille Franny, 3 ans, dans une demeure isolée dans une campagne américaine proche de New York. Ils ont tout du couple sans histoire. Papa est prof à l’université, Maman s’occupe de son adorable enfant. Cette maison est une ancienne ferme dans laquelle s’est déroulé un drame.


Le roman débute lorsque George découvre son épouse assassinée, d'un coup de hache dans la tête, tandis que la jeune Franny semble avoir passé seule la journée dans la maison.

Au fur et à mesure du récit, on en apprend un peu plus sur la personnalité du couple, et ce qui saute tout de suite aux yeux, c'est que c'est un couple mal assorti : autant George , fils unique de parents snobs, est bourré d'ambition et a besoin de paraître, autant Catherine, restauratrice de fresques murales, a une nature réservée, incapable de se mettre en avant malgré son intelligence, engluée dans la religion et de vieux principes inculqués par sa mère.
Catherine semble un peu fragile, et personne ne lui dira que la maison où ils vivent a été le théâtre d’un drame de la pauvreté, quelques temps avant qu’ils ne l’achètent. Les enfants de la famille Hale, les anciens propriétaires, vivent encore en ville, et reviennent même faire des petits travaux dans la maison qui n’est plus la leur.« C’étaient des hommes aux cœurs brisés, qui ne pouvaient pas faire grand-chose, même pas aimer. C’était la chose la plus simple, aimer quelqu’un, sauf que c’était aussi la plus dure, parce que ça faisait mal. »
Elisabeth Brundage nous fait le portrait glaçant de Georges, pervers narcissique, un véritable sociopathe, un grand mythomane prêt à tout..
On pourrait qualifier le livre de "thriller psychologique" ou de "roman d'analyse" Il s’agit plutôt de tracer le portrait d’un couple et autour d’eux, le visage d’une maison, et autour encore, la peinture d’une communauté rurale. Et ça fonctionne ! Il n’y a pas à proprement parler d’enquête policière, ni même trop de suspense concernant le coupable, et pourtant de nombreuses questions se posent, et la tension monte progressivement....
"Dans les angles morts" se mêlent secrets, non-dits et silences pesants. La mort est là, dans chaque angle, sous chaque mot et quand on s'y attend le moins, elle s'abat violemment sur ceux qui ne l'ont pas vu venir ou n'ont pas eu le temps de fuir…



L'avis du Délirien: ❤❤❤
J'ai adoré ce roman américain aux faux airs de polar !
La découverte de celui qui a fait le coup, on s'en fiche un peu, son intérêt se situe dans tout ce qui tourne autour, dans ce qui va conduire à la tragédie. L'auteure est vraiment une virtuose dans la description des personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Ils sont  fouillés, complexes, attachants, le récit est très bien construit, et mon intérêt ne s’est pas relâché d’un poil pendant les 500 pages du livre.

A propos de l'auteure:
Elizabeth Brundage est diplômée de l'université du Hampshire. Elle a étudié le cinéma à l'université de New York et a été membre de l'American Film Institute de Los Angeles. Elle vit près d'Albany, dans le nord de l'État de New York.
"Dans les angles morts" est son quatrième roman, mais le premier traduit en français. 


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