« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »
Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public.
Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir.
Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ?
De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.
En faisant le choix de la voix interne et du langage familier d'une jeune fille bâillonnée par la société iranienne liberticide, Delphine Minoui rend saisissant le contraste qu'il existe entre l'image que cette société veut donner des et aux femmes et ce que certaines, surtout les plus jeunes, sont et pensent en réalité.
Un début de vent de révolte féminine qui pourrait bien conduire au renversement d'un régime que, semble-t-il, des Iraniens de plus en plus nombreux, des femmes mais aussi des hommes, ne veulent plus...
Extraits:
Sur le tombeau de Mahsa Amini, ses parents ont écrit :
Tu n’es pas morte. Ton nom est devenu un mot de passe.
-Tu peux arracher les bourgeons d’un arbre, il poussera toujours sous une autre forme, à une autre saison !
L'avis du délirien: ⭐⭐⭐⭐
J'ai été très touchée à la lecture de ce court roman. le sort des femmes en Iran est effrayant. On mesure, nous les femmes la chance que nous avons de vivre, libres, en Occident.
A propos de l'auteure:
D’origine iranienne, lauréate du prix Albert-Londres et grand reporter au Figaro, Delphine Minoui couvre depuis vingt-cinq ans l’actualité du Proche et Moyen-Orient. Publiés au Seuil, ses récits empreints de poésie, Je vous écris de Téhéran et Les Passeurs de livres de Daraya (Grand Prix des lectrices ELLE), ont connu un immense succès et ont été traduits dans une dizaine de langues.
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