Vers
1870 aux États-Unis, près de Cincinnati dans l’Ohio, le petit bourg de
Bluestone Road dresse ses fébriles demeures.
Se
trouvait là un fleuve qui marquait pour les esclaves en fuite la frontière où
commençait la liberté.
Dans
l’une des maisons, quelques phénomènes étranges bouleversent la tranquillité
locale : les meubles volent et les miroirs se brisent, des gâteaux sortent
du four avec l’empreinte inquiétante d’une petite main de bébé.
Sethe,
la maîtresse de maison est une ancienne esclave. Dis-huit ans auparavant, dans
un acte de violence et d’amour maternel, elle a égorgé son enfant pour lui
épargner d’être asservi. Depuis Sethe et ses autres enfants n’ont jamais cessé
d’être hantés par cette petite fille.
L’arrivée
mystérieuse d’une jeune fille dans le village, Beloved, va troubler Sethe au
point de la considérer comme étant l’enfant devenue adulte qu’elle a tuée
autrefois.
Inspirée
par une histoire vraie, cette œuvre est l’histoire d’un destin personnel mais
aussi d’un passé collectif.
Hymne
à l’amour et à la maternité, roman de la faute, de la difficulté du pardon
comme du deuil, de la rédemption par l’oubli.
L'avis du délirien: ⭐⭐
Ce roman aborde un sujet marquant, celui de la condition des esclaves, de leur affranchissement et de leur devenir une fois la liberté retrouvée.
Sa lecture
n’a pas été très simple, parfois difficile à maîtriser en raison des nombreux
« allers-retours» qui font perdre le fil de l’histoire. Peut-être
faudrait-il le lire une seconde fois ?
On comprend
néanmoins que dans certaines circonstances, la dignité peut valoir plus cher
que la vie, le meurtre être un acte d’amour et la culpabilité ressentie bien
plus dure à supporter que les sanctions de la société.
A propos de l'auteure:
Née dans une famille ouvrière, à douze
ans elle se convertit au catholicisme et prend pour nom de baptême Antony.
Après de brillantes études secondaires,
elle intègre l’université Howard pour y étudier la littérature, puis à
l’Université Cornell où elle soutient son Master of Arts en 1955 sur le thème
du suicide chez William Faulkner et Virginia Woolf.
Après son diplôme, elle entame une
carrière de professeur à Texas Southern University avant de retourner à
l’Université Howard comme maître assistante en littérature anglaise de 1957 à
1964.
Un premier roman « L’oeil le plus bleu » en 1970, suivi de « Sula » en 1973 et « La chanson de Salomon » en 1977 lui assurent la notoriété, puis « Beloved » son roman le plus connu et le plus vendu obtient le prix Pulitzer en 1988.
Adapté au cinéma en 1998 par Jonathan
Demme, il a été consacré meilleur roman de ces 25 dernières années.
En 1983, elle reçoit le prix Nobel de
littérature pour « ses romans caractérisés par une force visionnaire et
une portée poétique qui donne vie à un aspect essentiel de la réalité
américaine ». Elle s’est également investie dans la littérature pour
enfants avec son fils cadet. Toni Morrison est considérée comme faisant partie
des 10 auteurs les plus éminents de la littérature américaine.
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