la lecture de Christophe.B et Yves.C: " La Compagnie " de Robert Littell : les dessous de l'histoire....

Cycle: les romans historiques

Un grand et gros (plus de 1200 pages !) roman dans un genre inclassable, entre roman historique, thriller politique, ouvrage de fiction. 

Robert Littell, un peu à la manière d’un John Le Carré, s’y entend à merveille pour orchestrer de manière assez magistrale des histoires qui font la grande Histoire. 

C’est un demi-siècle de guerre froide qui nous est proposé, mêlant fiction et réalité (ce qui est honnêtement parfois déroutant pour le lecteur). Les guerres sans merci que se livrent la CIA et le KGB sont impressionnantes: on parle de manipulation, d’exfiltration, d’agents doubles, de corruption, de manipulations, de billard à trois bandes. 

Les amateurs d’échecs se régaleront (et parfois se perdront un peu) avec des tactiques, des stratégies plus ou moins avouées dans un monde souterrain, celui de l’espionnage et du renseignement, dans lequel on combat l’ennemi davantage avec sa tête et son intelligence qu’un pistolet à la main. Il y a bien ici ou là quelques enlèvements ponctués de liquidations discrètes ou d’assassinats, mais pas (ou peu) d’hémoglobine ou de scène violente de torture.

On navigue dans un monde bipolaire où chaque grande puissance veut remporter une guerre d’influence mais c’est assez peu manichéen et contrairement à ce que l’on pourrait penser ce roman n’est pas écrit à la gloire de la CIA.  

C’est très fouillé, le style est foisonnant, les personnages bien campés, y compris sur un plan psychologique, entre doutes et certitudes, foi dans la mission qui leur est assignée, froideur et cynisme pour se protéger, distance et recul sans illusion vis-à-vis des états qui les emploient et les dirigent (ou croient les diriger). L’affrontement des blocs est et ouest aux heures de la guerre froide est soigneusement décortiqué et fascinant. 

On voyage (beaucoup) entre guerre de Corée, baie des cochons à Cuba, rideau de fer à Berlin, répression des révoltes à Budapest et j’en oublie certainement. 

L'avis du Délirien: ❤❤

Je conseille, à condition d’avoir du temps pour lire de grands passages sous peine de perdre le fil (d’une toile d’araignée savamment exécutée mais un peu complexe tout de même).

Du livre au cinéma:

Mini série en 2007

A propos de l'auteur:

Robert Littell, né le 8 janvier 1935 à New York, est un écrivain américain.

Issu d'une famille, tant du côté paternel que maternel, de juifs de Vilnius émigrés aux États-Unis vers 18851, il partage sa vie entre la banlieue new-yorkaise et le Lot, en France.

En 1964, après avoir fait un bref détour par l'armée, il devient grand journaliste à Newsweek et se spécialise sur les questions du Moyen-Orient et du Proche-Orient. Trois ans plus tard, il couvre la guerre des Six Jours, et ses articles sont reconnus par la presse américaine pour leur grande qualité.

En 1973, Robert Littell, alors jeune journaliste du magazine Newsweek, commence sa carrière d'écrivain en faisant publier son premier roman d'espionnage sous forme de feuilleton dans L'Express. Il a écrit, depuis lors, une douzaine de romans d'espionnage, dont le plus connu, "La Compagnie" : Il participa aussi à la scénarisation de son roman pour la mini-série The Company en 2007.

Robert Littell est le père de l'écrivain Jonathan Littell, auteur du livre "les bienveillantes"



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